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Petit déjeuner avec une vue pareille préfigure souvent d'une bonne journée... |
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J'ai cru voir Sean Connery, mais non ! |
La proximité géographique entre
la Syrie et la Jordanie était trop tentante pour ne pas craquer. Le rythme de
la fac permettant de sept à dix jours de vacances par mois, j’ai donc décidé d’aller
à l’aventure et visiter Petra et le Wadi Rum, deux endroits que je voulais voir
depuis longtemps après avoir vu bien entendu Indiana Jones et Lawrence d’Arabie. Au départ, je devais y aller avec
une amie de la fac. Seulement, mercredi matin, alors qu’il était sept heures du
matin et que j’étais déjà arrive à la gare routière pour la Jordanie, après m’être
battue avec un taxi qui voulait me faire payer le double du prix entre chez moi
et la gare routière, celle-ci m’a appelée pour dire qu’elle était malade et que
par conséquent elle ne pouvait pas venir. Les chiens ne font pas des chats, j’avais
décidé de partir en Jordanie ce jour-là (et surtout déjà payé le bus entre
Damas et Aman) et je suis donc partie, me disant qu’en voyageant au
Proche-Orient comme je le fais, on tombe toujours sur des voyageurs solitaires et que de toutes manières, la pire chose qui puisse arriver en Jordanie est d'avoir un accident de voiture.
Ce premier imprévu ne fut que le commencement d’une série de péripéties :
deux heures passés à la frontière car quatre bus pleins de pèlerins turcs pour
la Mecque étaient arrivés avant nous, une heure et demie de panne de bus en
plein désert avec un chauffeur têtu qui ne voulait pas appeler d’autre bus, un
deuxième bus affrété après que la plupart des passagers aient insisté en ce
sens, un deuxième chauffeur de bus têtu qui ne voulait pas donner aux touristes
que nous étions le nom de la gare routière pour Petra puisqu’il voulait nous
vendre le ticket de bus hors de prix de sa compagnie pour le lendemain pour
finalement tomber sur un chauffeur de taxi plus aimable qui bien entendu,
savait très bien où était son intérêt et nous a conduit vers la gare routière
tant désirée. En fait, même seule, j’ai toujours été accompagnée durant ce
voyage. En effet, la plupart de mes compagnons d’infortune dans le bus étaient
étrangers, et deux couples, irlando-sud africain et polonais, m’ont suivi
pendant tout le voyage, trop contents de tomber alors qu’ils sont perdus au
beau milieu du Proche-Orient sur quelqu’un parlant anglais et pouvant servir d’interprète
en arabe.
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Émerveillement dans le Wadi Mousa |
J’arrive à 8h du soir à Petra,
après douze heures Émerveillement demies de voyage, dans un hôtel cheap mais assez propre
et ou la prestation est assez complète. Arrivée à l’hôtel, je tombe sur deux
italiennes de l’université avec qui je décide de rester pour visiter Petra,
avant d’être suivie par une portugaise d’origine asiatique de 60 ans qui voyage
depuis six mois à travers le monde. Le lendemain, lever tôt pour être conduite
gratuitement dans un pick up mis à disposition par l’hôtel jusqu’au site de
Petra. Avant de décrire les splendeurs et la magnificence de Petra, je souhaite
vous faire partager un grand moment d’indignation (on n'est jamais français pour rien !):
[Petite parenthèse sur les
désagréments des sites très touristiques] : Petra est la principale source
de revenus touristiques en Jordanie, donc bien entendu, tout est cher. Il y a
encore trois semaines, les prix étaient de 33 dinars pour une journée et 38
dinars pour deux jours (sachant que le dinar est plus fort que l’euro), mais
depuis le 1er novembre, le prix est unilatéralement passé de 50
dinars pour une journée et 55 pour deux jours, SANS réductions pour les pauvres
étudiants fauchés que nous sommes. Ceci est sans bien entendu compter le prix
des restaurants dans le site, où on s’en sort difficilement pour moins de 15
Dinars pour manger une tomate et un biscuit. [Fin de la parenthèse]
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Jeux de lumière dans un site autant culturel que naturel |
Une fois la caisse passée (et le
portefeuille beaucoup plus léger), nous voilà entrées dans le site. Bien sûr,
nous voilà assaillies par les bédouins voulant vous vendre chevaux, chameaux et
autre calèches pour arriver jusqu’à la Khazneh (monument le plus célèbre à
Petra), puisqu’il faut compter environ une demi heure de marche avant d’arriver
jusqu’au site et que la moyenne d’âge des touristes dans le coin doit être à
peu près de 60 ans. C’eût été dommage, puisque le Wadi Musa, qui conduit jusqu’à
la Khazneh offre des points de vue assez beaux.
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La merveille se dévoile |
Et puis, arrivées à la fin du Wadi Musa, la magie de Petra commence à opérer : la fin du Wadi est en effet étroite et sombre, et à mesure que l’on s’avance dans ce passage, on discerne peu à peu les formes de la Khazneh qui flamboient avec la lumière du jour qui se lève. La Khazneh est le monument mythique de Petra, ses apparitions son nombreuses comme par exemple Tintin dans Coke en Stock ou le fameux film, "Indiana Jones et la dernière croisade". La Khazneh est en effet devenue avec raisons une légende : 40 mètres de haut sculptés dans la roche aux tons rouges de Petra, qui se dressent sur une falaise écrasant littéralement les visiteurs. J’ai dû rester dix minutes immobile et sans voix à la vue de ce monument de génie.
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Détails sur la Khazneh |
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Splendeurs de la Khazneh au petit matin |
L’émotion provoqué par la
contemplation de la Khazneh à peine passé, nous nous perdons dans les hauteurs
de Petra, les nabatéens ayant sculpté outre leurs monuments funéraires nombre d’escaliers
sinueux dans la montagne. Nous tombons alors sur nombre de bédouins voulant
nous vendre l’ascension à dos d’âne. Les touristes à Petra se méfient souvent
des bédouins, et parfois non sans raisons d’ailleurs, puisqu’ils proposent
souvent des prix assez chers (mais comme on dit, buiseness is buiseness). La
différence avec mes deux amies et moi est que nous parlons arabe avec leur
accent, et que la plupart des bédouins là-bas n’avaient encore jamais croisé de
touristes qui parlent leur langue (les occidentaux qui parlent couramment l’arabe
ont la désagréable manie de snober les sites touristiques, puisqu’ils se
considèrent le plus naturellement du monde comme au dessus des simples
touristes) et qu'en plus nous parlons avec quasiment le même accent. A partir de ce moment-là, ils entrent avec vous dans une relation de respect, vous considère comme eux et ne se permettraient pas de vous jouer de mauvais tours au nom d'une certaine notion de l'honneur qu'ils ont et qui est très forte. L’expérience avec eux est donc bien différente : ils vous
offrent tout et sont très curieux de vous connaître et ce sans arrière pensée
lucrative comme avec les touristes « lambdas », vous couvrant de
cadeaux et d’invitations au cas où vous reviendriez une seconde fois. Ainsi,
tout au long de l’ascension, ils nous racontaient l’histoire du site, des
anecdotes croustillantes sur certains détails, nous montraient les endroits que
eux seuls connaissent, nous permettant de voir le site sous un tout autre angle
que la procession sans fin de groupes de quinquagénaires pour la plupart assez
ignares (les touristes français sont à cet égard assez effrayants : « Les
nabatéens, vous savez qui c’étaient ? » Euh…), le tout dans des
panoramas de toute beauté. Petra est en effet extraordinaire non seulement par
ses monuments uniques et exceptionnellement bien préservés mais également par
le cadre du lieu, dont les couleurs et la géologie n’ont rien à envier aux
fantaisies architecturales des nabatéens.
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De beaux panoramas peu connus sur le site |
Une fois le tour terminé, nous
rejoignons l’itinéraire touristique lambda pour nous lancer à l’ascension du
Deir, le monastère construit dans la montagne. Une heure de montée dans des
escaliers aussi sinueux que sournois, mais la récompense fut grande à l’arrivée :
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Le monastère de Petra |
Dans la descente, nous croisons
une bédouine qui, nous entendant parler arabe avec d’autres bédouins, nous
invite à prendre le thé. Elle vendait des souvenirs avec sa mère, 50 ans et
plus de dents. Nous sommes restées une heure et demie à nous abreuver du thé
des bédouins, épicé et très sucré (pour mon plus grand bonheur car j’ai horreur
du thé sans sucre), à disserter sur nos vies respectives, la vie des bédouins à
Petra, nous moquer en arabe des touristes passant juste à côté sans que ceux-ci
ne se doutent de rien. Nous sommes reparties de là couvertes de cadeaux et
émerveillées par cette rencontre inoubliable. Une chose amusante est que bien
entendu, tous les bédouins se connaissent entre eux et que la nouvelle de trois
touristes arabisantes a eu vite fait de faire le tour. Aussi sur le chemin du
retour, trois d’entre eux ce sont précipitées vers moi pour me dire en arabe
« Es-tu la touriste française qui parle arabe ? » et me proposer
par conséquent nombre de combinaisons différentes de tour en
chameau/calèche/cheval gratuites. L’heure de retourner à l’hôtel venait en effet
malheureusement, mais le tour d’adieu au site avec les couleurs du coucher du
soleil fut une grande consolation !
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Belle rencontre avec les bédouins |
Rentrée à l’hôtel, privilège des
arabisants oblige, je me vois offrir le thé et papote pendant deux heures avec
le tenancier. Puis dîner sous une vraie fausse tente de bédouin et discussion
sans fin avec de jeunes touristes de l’hôtel, tous voyageant au grès de leur
chance aux quatre coins du monde. Puis, le lendemain, lever à 6h00, direction
le Wadi Rum …
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Coucher de soleil sur Petra |
Si t'es fier d'être un bédouin tape dans tes mains !
RépondreSupprimerSuper ce blog, content de pouvoir suivre tes aventures !